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 **AJC : M. Melzer, vous êtes le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et vous êtes chargé du cas Assange depuis maintenant plusieurs années. Comment les Nations Unies (ONU) sont-elles devenues un "tigre édenté" au point que vous ne puissiez aider Assange ?** **AJC : M. Melzer, vous êtes le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et vous êtes chargé du cas Assange depuis maintenant plusieurs années. Comment les Nations Unies (ONU) sont-elles devenues un "tigre édenté" au point que vous ne puissiez aider Assange ?**
  
-**Nils Melzer** : L'ONU n'a pas été concue comme un "tigre avec des dents"Bien sûr, les  États membres de l'ONU ont toujours été désireux de garder le dessus. C'est une organisation qui a été fondée par des  États pour des  États. Et les États les plus puissants du monde sont bien sûr les membres permanents du Conseil de sécurité [de l'ONU], et ils veillent à maintenir un certain contrôle.+**Nils Melzer** : L'ONU n'a pas été concue comme un "tigre avec des dents"Les  États membres de l'ONU ont évidemment toujours été désireux de garder le dessus. C'est une organisation qui a été fondée par des  États pour les  États. Et les États les plus puissants du monde sont aussi les membres permanents du Conseil de sécurité [de l'ONU], et ils veillent à maintenir une certain emprise.
  
 **AJC : Donc, aider les gens en matière de droits de l'homme n'est plus nécessaire ? Ça ne serait, pour ainsi dire, plus l'objectif [de l'organisation] ?** **AJC : Donc, aider les gens en matière de droits de l'homme n'est plus nécessaire ? Ça ne serait, pour ainsi dire, plus l'objectif [de l'organisation] ?**
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 **Prof. Melzer :** Les piliers de la Charte des Nations Unies que sont les droits de l'homme, la paix, la sécurité internationale et le développement sont, bien entendu, les idéaux auxquels nous aspirons - et tout le monde serait d'accord sur ce point. Mais la réalité est que les États puissants peuvent toujours faire valoir leurs intérêts et le font sans vergogne dans certains cas. Dans ces cas là, l'ONU n'est évidemment pas plus puissante que ces États - la realpolitik prévaut toujours. **Prof. Melzer :** Les piliers de la Charte des Nations Unies que sont les droits de l'homme, la paix, la sécurité internationale et le développement sont, bien entendu, les idéaux auxquels nous aspirons - et tout le monde serait d'accord sur ce point. Mais la réalité est que les États puissants peuvent toujours faire valoir leurs intérêts et le font sans vergogne dans certains cas. Dans ces cas là, l'ONU n'est évidemment pas plus puissante que ces États - la realpolitik prévaut toujours.
  
-**AJC : Nous avons maintenant abordé le sujet de la realpolitik et nous traitons de trois États, à savoir la Grande-Bretagne, la Suède et l'Australie. Ces trois États sont considérés comme des "États constitutionnels", où le droit et la justice sont des principes fondamentaux. Une exception a-t-elle été faite dans le cas d'Assange, ou ces États ne fonctionneraient-ils plus selon le principe de l'État de droit ?**+**AJC : Là nous touchons au sujet de la realpolitiket nous traitons de trois États, à savoir la Grande-Bretagne, la Suède et l'Australie. Ces trois États sont considérés comme des "États constitutionnels", où le droit et la justice sont des principes fondamentaux. Une exception a-t-elle été faite dans le cas d'Assange, ou ces États ne fonctionneraient-ils plus selon le principe de l'État de droit ?**
  
 **M. Melzer :** Un État de droit est un État où la loi est au-dessus du pouvoir politique et où le pouvoir politique doit s'incliner devant la loi. Malheureusement, il arrive que même les États qui sont démocratiques dans les transactions juridiques du quotidien - dans la conclusion normale de contrats et dans le processus politique - lorsqu'ils voient leurs intérêts de sécurité nationale et leurs intérêts économiques fondamentaux menacés, cessent de respecter l'État de droit. Nous ne devons pas nous faire d'illusions à ce sujet. Il ne s'agit pas que de la Suède, de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de l'Australie, ou de quelconque autre État. **M. Melzer :** Un État de droit est un État où la loi est au-dessus du pouvoir politique et où le pouvoir politique doit s'incliner devant la loi. Malheureusement, il arrive que même les États qui sont démocratiques dans les transactions juridiques du quotidien - dans la conclusion normale de contrats et dans le processus politique - lorsqu'ils voient leurs intérêts de sécurité nationale et leurs intérêts économiques fondamentaux menacés, cessent de respecter l'État de droit. Nous ne devons pas nous faire d'illusions à ce sujet. Il ne s'agit pas que de la Suède, de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de l'Australie, ou de quelconque autre État.
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-**AJC : Il existe un traité d'extradition entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, pouvez-vous nous expliquer ce qui y est contractuellement stipulé. N'y a-t-il pas lieu du tout d'envisager l'extradition dans le cas Assange ?**+**AJC : Il existe un traité d'extradition entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, pouvez-vous nous expliquer ce qui y est contractuellement stipulé. N'y a-t-il pas lieu du tout d'envisager l'extradition dans le cas Assange ?**
  
 {{ :hunger_strike-hungryforfreedom.jpg?nolink&270|}}**Prof. Melzer :** Julian Assange est actuellement en détention en Grande-Bretagne, dans l'attente d'une éventuelle extradition. Aux États-Unis, dix-huit chefs d'accusation ont été retenus contre lui, dont 17 concernent soit disant l'espionnage. Mais ce qui est ici qualifié d'espionnage, c'est simplement la publication de documents confidentiels du gouvernement américain. Hors la publication est ce que font les journalistes d'investigation au quotidien. Assange n'a pas volé les documents, il les a obtenus par la lanceuse d'alerte Chelsea Manning, qui avait à l'époque accès à ces documents, mais qui a elle-même violé son devoir de secret en les divulguant à WikiLeaks. {{ :hunger_strike-hungryforfreedom.jpg?nolink&270|}}**Prof. Melzer :** Julian Assange est actuellement en détention en Grande-Bretagne, dans l'attente d'une éventuelle extradition. Aux États-Unis, dix-huit chefs d'accusation ont été retenus contre lui, dont 17 concernent soit disant l'espionnage. Mais ce qui est ici qualifié d'espionnage, c'est simplement la publication de documents confidentiels du gouvernement américain. Hors la publication est ce que font les journalistes d'investigation au quotidien. Assange n'a pas volé les documents, il les a obtenus par la lanceuse d'alerte Chelsea Manning, qui avait à l'époque accès à ces documents, mais qui a elle-même violé son devoir de secret en les divulguant à WikiLeaks.
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  • Dernière modification : 2021/04/11 18:10
  • de iris